Légèrement égarée entre la trentaine et sa « dimension tragique », Juliette semble être venue se chercher dans sa ville natale.
Là, elle va évoluer entre une grande sœur chef d’une famille absolument normale, qui trompe son mari avec un amant costumé, une maman qui a refait sa vie en mode néo-hippie-bio-bio-zen-zen, un papa… tellement papa…, une grand-mère détentrice d’un secret perdu dans les limbes de sa démence, et enfin Polux, un autre égaré, qui partage avec elle la parentalité d’un caneton, murmure à l’oreille des nains de jardins et va l’accompagner sur un bout du chemin…
Ce portrait de famille donne très envie de rencontrer Camille Jourdy, on l’imagine comme ses personnages, gentiment doux-dingues ou juste tellement… humains. Elle arrive spectaculairement à rendre compte des rapports entre les gens, des névroses de chacun, avec un dessin fin et coloré incroyablement vivant.
Un énorme coup de cœur pour ce deuxième roman graphique de l’auteure du très génial Rosalie Blum, dont l’intégrale est sortie en même temps que Juliette.